Exemples de réseaux de froid à l’international
L’avenir du froid en réseau se joue maintenant
Dans son rapport « Transition(s) 2050 : Choisir maintenant, Agir pour le climat », qui contient une vision prospective du développement du froid en réseau, l’ADEME rappelle l’objectif de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) : distribuer entre 1,4 et 2,7 TWh de froid en 2028. Le principal enjeu mis en avant est la nécessaire conciliation entre une demande croissante en froid, en lien notamment avec le réchauffement climatique, et l’indispensable sobriété énergétique à mettre en œuvre au niveau sociétal.
Toutefois, les derniers épisodes caniculaires et l’inconfort qui en résulte amènent les habitants à s’équiper en systèmes de climatisation individuels (800 000 unités vendues en 2021). Non par choix, mais par absence d’alternative.
A l’instar des immeubles équipés de radiateurs électriques, aujourd’hui difficilement raccordables aux réseaux de chaleur (car impliquant l’installation d’un réseau secondaire et d’émetteurs de chaleur), aurons-nous la même difficulté à raccorder les bâtiments ayant un besoin en froid à horizon 2050 mais déjà équipés de systèmes de climatisation individuels?
Pour éclairer les décisions politiques d’aménagement et d’investissements qui doivent anticiper ces questions, le Cerema a travaillé depuis 2021 sur un retour d’expérience des réseaux de froid existants et en développement en France. En 2022, un retour d'expérience sur des réseaux de froid à l'international a été réalisé (objet du présent article).
Retour d'expérience de 4 réseaux de froid à l'international
Sur la même forme que celle adoptée dans son enquête 2021 sur les réseaux de froid en France, des fiches ont été rédigées sur la base d'éléments bibliographiques et de présentations diverses pour les réseaux de Copenhague (Danemark), Toronto (Canada), Vienne (Autriche) et Singapour.
Il ressort de ce travail que les technologies utilisées hors de France ne diffèrent pas de celles des réseaux de froid français. La production "active" de froid est réalisée grâce à des thermofrigopompes (électricité), des groupes froid "classiques" à compression (électricité) ou des machines à absorption (chaleur fatale). La production "passive" de froid (ou free cooling) dépend, elle, des ressources locales (mer, lac, fleuve ou réseaux d'eaux usées).
Comme en France, les réseaux de froid à l'international ont pour principaux consommateurs les immeubles du secteur tertiaire. Le secteur résidentiel ne semble jamais dimensionnant dans le développement des projets. Toutefois, tous les réseaux étudiés envisagent un développement à horizon 2030.
Quelques ressources
Dans le cadre de son étude, le Cerema a identifié quelques ressources particulièrement intéressantes sur les enjeux du développement du froid en réseau en Europe et dans le monde. Parmi celles-ci :
- un rapport du TCP/DHC de l'AIE proposant un cadre pour le développement de réseaux de froid durables, publié en 2020 ;
- un article scientifique sur le développement des réseaux de froid dans les pays de l'Union Européenne, publié en mars 2022 ;
- un rapport de la Banque Asiatique de Développement sur le potentiel de développement des réseaux de froid en Chine, publié en janvier 2017.