Enquête sur les réseaux de froid en France en 2021

Photo du titre : © Saint-Etienne Métropole . Aéro-refroidisseurs

Dans le cadre de la convention annuelle qu’il a passée avec l’ADEME, le Pôle réseaux de chaleur et de froid du groupe Energie, Territoires et Bâtiment du Cerema Ouest a proposé de réaliser une série de fiches descriptives des réseaux de froid identifiés dans l’enquête annuelle du SNCU. Au final, vingt-neuf réseaux ont fait l’objet d’une enquête approfondie qui s’est appuyée à la fois sur des informations statistiques chiffrées publiques et sur des entretiens téléphoniques avec les exploitants ou les maîtres d’ouvrage de ces réseaux.

Les principaux enseignements de cette enquête sont les suivants : 

  • le raccordement de nouveaux clients aux réseaux existants est un enjeu pour les exploitants afin d’améliorer l’équilibre économique du réseau et d’en diminuer les tarifs, créant ainsi une boucle vertueuse ;
  • comme pour les réseaux de chaleur, il est nécessaire d’avoir un nombre initial de consommateurs importants, ou quelques gros consommateurs identifiés, sans lesquels un projet de réseau de froid n’est pas viable ;
  • les usagers potentiels et les bureaux d’études ont une mauvaise connaissance des besoins en froid des bâtiments (dimensionnement parfois en décalage avec les usages constatés les premières années de la mise en exploitation du réseau, marges de sécurité importantes sur les consommations, ...) ;
  • la TVA réduite est plébiscitée par les exploitants. Elle permet de produire des tarifs plus attractifs et de déclencher des décisions de raccordement, donc l’apport de nouveaux clients ;
  • les bâtiments tertiaires et recevant du public occupent une place très importante dans la réalisation des projets de réseaux de froid (les bâtiments résidentiels ne sont que rarement dimensionnants pour le projet) ;
  • l’opportunité de coupler la production de chaud et de froid, notamment grâce à la technologie des thermofrigopompes ou de boucle d’eau tempérée, rend d’autant plus pertinente la création de réseaux de chaleur et de froid dans les régions du Sud de la France ;
  • tous les réseaux de froid fonctionnent à l’année, à l’exception de celui de Bègles (Newton) qui évacue sa chaleur dans une eau de nappe ;
  • les boucles d’eau tempérées (BET) se multiplient ces dernières années. Elles sont un moyen d’évacuer la chaleur, qui peut ensuite être valorisée (centrale de production de chaleur sur la BET) ou évacuée (station d’échange sur boucle d’eau de mer, eau de nappe) ;
  • les questions autour de la définition du froid renouvelable ou vertueux ont été évoquées par les exploitants. Mise à part les machines à absorption, la production de froid ”actif” n’est possible qu’à partir d’électricité, laquelle peut être achetée "garantie d’origine". Cette production implique nécessairement la production de chaleur qu’il convient alors de valoriser ou d’évacuer.