Recensement et cartographie des réseaux de chaleur en Bretagne

Le Cerema a réalisé, pour la DREAL Bretagne, un état des lieux des réseaux de chaleur et de froid en région Bretagne.
Une cartographie  est accessible sur la plateforme de données du Cerema  « CeremaData ».

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Résumé de cette étude

Le recensement réalisé lors du premier semestre de l’année 2018 révèle que la région Bretagne compte près d’une centaine de réseaux de chaleur (93). La majorité d’entre eux sont dotés d’une petite ou moyenne puissance. Neuf équipements dépassent les 5 MW installés. Près de la moitié de ces réseaux a été mis en service depuis 2010 et plébiscite la biomasse.

Cet état des lieux des réseaux de chaleur a été réalisé à partir du recueil d’informations publiques ou transmises par des partenaires et acteurs territoriaux (SNCU, association AILE, Observatoire de l’Environnement en Bretagne, ADEME Bretagne, DREAL Bretagne, …) et d’une enquête auprès des collectivités, gestionnaires et exploitants de réseaux.

Les données récoltées pour chaque réseau recensé en Bretagne sont publiées sur la plateforme « open data » du Cerema, CeremaData. Le visuel ci-dessous vous présente un aperçu de la carte.

Le contexte réglementaire

La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), publiée en 2015, renforce le cadre juridique pour les réseaux de chaleur et de froid. Elle affiche un objectif fort à l’horizon 2030, celui de multiplier par cinq la chaleur renouvelable et de récupération livrée par les réseaux de chaleur et de froid par rapport à 2012 .

De plus, la création des réseaux ainsi que la densification et l’extension sont soutenues par le fonds chaleur, géré par l’ADEME et accordé sous certaines conditions : décote de l’ordre de 5% du prix de vente de la chaleur par rapport à la chaleur produite par une énergie conventionnelle et alimentation du réseau à plus de 65% par des énergies renouvelables et récupérables.

La démarche d’inventaire régional…

L’état des lieux des réseaux de chaleur en Bretagne a été réalisé en deux étapes.  Un premier inventaire a été effectué à partir de :

  • sources publiques : enquête nationale du chauffage urbain (SNCU), site internet Réseaux de chaleur du Cerema, veille internet ;
  • données des partenaires et acteurs territoriaux œuvrant en faveur du développement des réseaux : association AILE, Observatoire de l’Environnement en Bretagne, ADEME Bretagne, DREAL Bretagne, …

Ce premier inventaire a ensuite été complété par une enquête menée, de février à juin 2018, auprès des EPCI, de bailleurs sociaux, des universités et des exploitants de réseaux bretons. Les données à compléter et/ou valider par cette enquête portaient sur les années 2015 à 2017, selon la source exploitée, et sur le fonctionnement du ou des réseaux de chaleur (énergie consommée, chaleur produite, longueur du réseau, types de bâtiments raccordés, date de création, montage administratif…). L’enquête visait également le recensement des projets de réseaux de chaleur en Bretagne. Les données recueillies ont été traitées par le Cerema Ouest.

… qui présente des limites

Le taux de réponses de 25 % est relativement satisfaisant pour une première enquête. Toutefois, le recueil des données est assez hétérogène, les questionnaires ayant été remplis de façon très variable d’un réseau à l’autre. Certaines données collectées par cette enquête sont toutefois exploitées avec précaution et certains indicateurs moyens ne sont pas présentés faute d’exhaustivité pour le construire à l’échelle régionale ou infra. Ainsi, une partie des indicateurs présentés par la suite ne portent pas sur l’ensemble des réseaux de chaleur identifiés.

Pour cette raison, le nombre de réseaux ayant renseigné l’indicateur est précisé. Cette analyse n’a pas un caractère exhaustif de l’inventaire des réseaux de chaleur en Bretagne mais propose quelques chiffres clefs illustrant la dynamique de développement. Ces premiers résultats produits en 2018 pourront pour les années suivantes, être progressivement consolidés et fiabilisés.

Les principaux résultats obtenus

Près d’une centaine de réseaux de chaleur recensés en Bretagne
En 2018, 93 réseaux de chaleur ont été dénombrés en Bretagne. Les départements des Côtes d’Armor et de l’Ille-et-Vilaine se positionnent en tête de classement avec respectivement 31 et 28 réseaux, suivis par le Morbihan (19) et le Finistère (15).

Depuis 2010, une croissance accélérée de mise en service de réseaux de chaleur en région

Toutefois, en considérant la puissance, les réseaux de chaleur raccordent essentiellement des groupes de bâtiments mixtes (résidentiels et tertiaires).

Les bâtis résidentiels et tertiaires majoritairement raccordés aux réseaux de chaleur

Un linéaire moyen régional de canalisation de 3,4 km par réseau

illustration de la longueur moyenne des réseaux de chaleur
illustration de la longueur moyenne des réseaux de chaleur

 

En 2018, la Bretagne comptabilise un linéaire de canalisation de réseau de chaleur de 210 km. Le linéaire de canalisation moyen est égal à 3,4 km par réseau. Un nombre important de réseaux comptabilise un linéaire inférieur à 1 km.

À l’échelle départementale, l’Ille-et-Vilaine concentre 60 % du linéaire régional de canalisations. En effet, ce département dénombre de grands réseaux sur l’agglomération de Rennes Métropole (Le Blosne, Villejean et Noyal-Chatillon-sur-Seiche notamment).

Au moins deux chaudières par réseau de chaleur

Pour les 93 réseaux recensés, 139 chaudières sont recensées. Seuls 72 réseaux mentionnent disposer d’une seule chaudière ; or, un réseau de chaleur dispose généralement d’au moins deux chaudières. Il est donc probable que le nombre de chaudières soit supérieur aux 139 recensées.

En effet, la première chaudière est dimensionnée en puissance pour assurer les besoins de chaleur d’environ 80 % des besoins annuels. Les autres chaudières sont dites d’appoint et sont dimensionnées pour assurer les pics de besoins de chaleur en complément de la première chaudière, mais aussi pour assurer la production de chaleur en cas de défaillance de la première chaudière.

Ces chaudières d’appoint disposent généralement de puissance importante et fonctionnent le plus souvent au gaz naturel. Une chaudière au bois, au contraire, n’est jamais utilisée en appoint, car il faut un certain temps pour la faire fonctionner à pleine puissance.

Un recours majoritaire à la biomasse et au gaz sur les réseaux (en nombre)

Sur les 45 réseaux ayant communiqué le combustible utilisé : 23 réseaux consomment de la biomasse, 17 du gaz et, 5 valorisent la chaleur générée par l’incinération des déchets (unité de valorisation énergétique).

Depuis 2009, année de lancement du fonds chaleur, la biomasse semble être privilégiée pour les réseaux de chaleur. Sur les 40 réseaux recensés mis en service après 2010, 13 ont fourni l’information relative à l’énergie primaire utilisée : la majorité fonctionne à la biomasse.

Néanmoins, en consommation d’énergie primaire en Bretagne (et non en nombre de réseaux), la valorisation énergétique (récupération de la chaleur d’incinérateur de déchets) est majoritaire. En effet, les unités de valorisation énergétiques alimentent des réseaux avec des puissances importantes, elles représentent ainsi la majorité du mix énergétique (en consommation de chaleur) des réseaux de chaleur bretons.

illustration statistiques des combustibles consommès par reseaux de chaleur
illustration statistiques des combustibles consommés par réseaux de chaleur

 

Consommation d’énergie primaire* des réseaux de chaleur à forte puissance installée

Avec environ 500 GWh consommés, les réseaux équipés d’une puissance de 5 MW et plus consomment 90 % de l’énergie primaire dédiée en Bretagne. Cet indicateur est renseigné pour 29 réseaux de toutes classes de puissance confondues, dont 7 réseaux de puissance supérieure à 5 MW.

* Ces indicateurs ne sont pas précisés à l’échelle départementale faute d’un nombre suffisant de données recueillies par département pour cette édition de l’enquête.

Production* des réseaux de chaleur à forte puissance installée*

80 % de la chaleur produite et recensée en région (1 138 GWh) provient de réseaux dont la puissance installée est supérieure à 5 MW. Cet indicateur est renseigné pour 53 réseaux de toutes classes de puissance confondues dont 8 des 9 réseaux d’une puissance supérieure à 5 MW.

* Ces indicateurs ne sont pas précisés à l’échelle départementale faute d’un nombre suffisant de données recueillies par département pour cette édition de l’enquête.