Historique du développement des réseaux de chaleur en France

Le développement des réseaux de chaleur a commencé à l’entre deux guerres. Puis s’est poursuivi en trois grandes périodes :

  • Entre les années 1950 et 1970 en accompagnement de l’urbanisation
  • Dans les années 1980 en réponse aux chocs pétroliers
  • A partir de 2010, comme un outil de mobilisation massive des énergies renouvelables et de récupération

En France, le développement des réseaux de chaleur se décompose en quatre grandes périodes.

Avant 1950 : quelques réseaux sont établis dans de grandes villes aux forts besoins de chaleur

Les premiers réseaux de chaleur ont été créés dans les années 1930, dans les centres urbains de quelques grandes villes, dont les besoins de chaleur étaient importants. Ces réseaux ont été créés à l’initiative de grands industriels : Paris , Chambéry, Villeurbanne, Grenoble et Strasbourg.

Entre les années 1950 et 1970 : accompagnement de l’urbanisation

Entre les années 1950 et 1970, années qui représentent une période de forte urbanisation en France, les réseaux de chaleur se déploient en lien avec les villes. La construction des nouvelles zones d’habitation s’accompagne souvent de la construction d’une chaufferie et d’un réseau de chauffage urbain, généralement alimentée par du fioul ou du charbon. A la fin de cette période, le développement des réseaux de chaleur et de froid ralentit.

Années 1980 : une réponse aux chocs pétroliers

Les chocs pétroliers amènent les pouvoirs publics à chercher une diversification du mix énergétique national, pour des raisons économiques et d’indépendance énergétique. Se développe alors, à travers de nouveaux réseaux de chaleur ou en faisant évoluer des réseaux existants, la mobilisation de la géothermie profonde (en particulier en Île-de-France, où la ressource est disponible et la densité de construction élevée) et de la récupération de chaleur fatale issue de l’incinération des ordures ménagères. La compétence des collectivités en matière d’établissement de réseaux de distribution d’énergie calorifique est consacrée dans la loi relative à la chaleur du 15 juillet 1980.

Les années 1990 marquent, à nouveau, un fort ralentissement. Peu de nouveaux réseaux sont mis en place, hormis de petits réseaux ruraux alimentés par la biomasse, dans le cadre de plans régionaux visant à développer le bois-énergie.

A partir de 2010 : un outil de mobilisation massive des énergies renouvelables et de récupération

Il faut attendre 2010 et les lois Grenelle pour que les réseaux de chaleur reconquièrent une place importante dans la politique énergétique nationale. Ces lois leur confient la mission de contribuer à hauteur de 1/8 à l’augmentation totale de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national, à l’horizon 2020. En 2019, cette part était de 17,2 % comme le présente le graphe ci-après.

Graphique montrant la progression de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie
Légende : Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie

 

Note : la trajectoire est issue du plan national d’action en faveur des énergies renouvelables (PNA), prévu par la directive 2009/28/CE et remis à la Commission européenne à l’été 2010.

Source : calculs SDES

Dans la PPE, à l’horizon 2028, les réseaux de chaleur doivent contribuer à hauteur de 15 % de la chaleur renouvelable. En 2019 c’est un peu moins de 10 % de la chaleur renouvelable.

Les réseaux de chaleur représentent environ 3,5 % de la consommation finale de chaleur en 2019.

En zone urbaine, les réseaux de chaleur sont perçus comme le seul moyen de mobiliser massivement des énergies telles que la biomasse, la géothermie ou la chaleur de récupération des déchets.

Ces orientations nationales s’inscrivent dans un cadre européen également favorable au renforcement de la mobilisation des réseaux de chaleur efficaces par les différents États-membres.

Le débat national sur la transition énergétique, au travers notamment des Programmations Pluriannuelles de l’Énergie successives réaffirme ce rôle important pour les réseaux de chaleur et de froid, outil à disposition des collectivités pour renforcer l’indépendance énergétique locale, réduire les émissions de gaz à effet de serre des territoires et accroître la part des énergies renouvelables et de récupération.