Développement des réseaux de chaleur renouvelable : quatre axes

Le développement des réseaux de chaleur renouvelable, à l’échelle des quartiers/villes/agglomération, peut se faire suivant quatre axes complémentaires : verdissement des réseaux (augmentation de la part d’EnR&R), extension, densification et création de nouveaux réseaux.

Modification du bouquet énergétique d’un réseau de chaleur existant

Deux graphes montrant l'évolution du mix énergétique des réseaux de chaleur entre 2009 et 2019

En 2019, les énergies fossiles ne représentaient plus que 43 % dans le bouquet énergétique des réseaux de chaleur. En 10 ans, la biomasse a cru considérablement et a pris une part significative, comme le montre le graphe ci-après issu de l’enquête annuelle FEDENE/SNCU

En remplaçant la chaudière fuel/gaz d’un réseau de chaleur par une chaudière biomasse, par exemple, on a inversé les parts relatives des énergies fossiles et vertes, et le parc de bâtiments raccordés au réseau bénéficie automatiquement d’une chaleur issue majoritairement de sources renouvelables ou de récupération.

Secteurs concernés : zones dans lesquelles il existe déjà un réseau de chaleur

Schéma symbolisant la densification d'un réseau de chaleur par la connexion de nouveaux bâtiments sur les canalisations existantes

Infographie SNCU/Fedene

Extension d’un réseau de chaleur existant

Schéma symbolisant le verdissement d'un réseau de chaleur par le recours à des énergies renouvelables

Si la puissance de la chaufferie le permet (ou si une augmentation de la puissance est possible), le réseau de chaleur existant peut être étendu afin de desservir de nouveaux quartiers. Il peut s’agir de secteurs déjà construits qui utilisaient jusqu’alors d’autres modes de chauffage, ou bien de quartiers neufs, auquel cas les puissances nécessaires seront plus faibles (bâtiments construits suivant la nouvelle réglementation thermique) et les travaux moins coûteux (mutualisation des travaux de réseau, canalisations du réseau de chaleur mises en place avant la réalisation de la voirie,...). Dans le cas d’une extension du réseau dans un quartier neuf, on retrouve pratiquement le cas de la création d’un nouveau réseau de chaleur, à la différence près que la chaufferie existe déjà.

Secteurs concernés : zones urbaines déjà aménagées ou faisant l’objet d’une rénovation ou d’un aménagement

Densification d’un réseau de chaleur existant

Schéma symbolisant le verdissement d'un réseau de chaleur par le recours à des énergies renouvelables

Le principe est proche de celui de l’extension : il s’agit d’augmenter le nombre de bâtiments raccordés au réseau. Mais dans le cas de la densification, les nouveaux raccordements sont recherchés sur le tracé existant du réseau.

Secteurs concernés : zones urbaines dans lesquelles il existe déjà un réseau de chaleur

Création d’un nouveau réseau de chaleur

Schéma symbolisant le verdissement d'un réseau de chaleur par le recours à des énergies renouvelables

Il s’agit ici de créer entièrement un réseau (chaufferie et canalisations), dans un quartier ou une commune qui jusqu’alors n’en disposait pas. Dans ce cas, le réseau est évidemment construit ab initio sur la base d’un bouquet énergétique dominé par les énergies renouvelables et de récupération.

Dans les secteurs déjà aménagés, ce scénario est plutôt adapté aux territoires de densité moyenne : si la densité est trop élevée, le coût des travaux risque d’être rédhibitoire ; inversement, si la densité est trop faible, le réseau risque de ne pas pouvoir être amorti. Ainsi, on rencontre souvent ce type de réalisation sur des centres-bourgs de communes de quelques milliers d’habitants, en général pour desservir à la fois des bâtiments publics (école, maison de retraite, centres techniques municipaux…) et des logements, plutôt collectifs, situés à proximité de ces bâtiments, le long de l’itinéraire permettant de les raccorder à la chaufferie.

Dans les secteurs à aménager (quartiers neufs), un réseau de chaleur à l’échelle du quartier peut être créé. Dans ce cas, l’équation économique à résoudre est d’un autre ordre : un nouveau quartier signifie des bâtiments construits suivant la dernière réglementation thermique, donc peu consommateurs d’énergie. La viabilité du réseau dépend de la densité du quartier, de la présence d’équipements assurant une demande relativement importante et continue de chaleur, ainsi que de choix techniques réalisés sur le réseau lui-même (isolation, régime de température, tracé… : tout doit être fait pour éliminer le maximum de pertes). Un certain nombre d’écoquartiers ont ainsi fait le choix du réseau de chaleur (exemple).

Secteurs concernés : zones moyennement denses ; zones denses réhabilitées ; quartiers neufs

Combinaison des différents axes de développement

A l’échelle d’une ville ou d’une agglomération, ces différents axes peuvent être combinés les uns aux autres, en fonction des spécificités de chaque quartier, de l’évolution de l’urbanisation, de l’historique et des caractéristiques des éventuels réseaux pré-existants, de l’appétence d’investisseur pour de tels projets dans le territoire, etc.

Le schéma directeur des réseaux de chaleur permet de définir une politique d’ensemble, cohérente et reliée à la politique d’urbanisme locale.

Voir aussi